Dans les parcs publics de Téhéran, les jardiniers ramassent tous les matins, non pas les feuilles mortes, mais des victimes d’overdose ou des prostituées en train de vendre leur corps pour acheter une dose de crack.
Un paysage apocalyptique dans le Parc Kassan, au sud de Téhéran : un sol couvert de seringues usées et des junkies défoncés sur tous les bancs, les joues creuses la bouche ouverte, les yeux révulsés. Le procédé de consommation le plus courant est Khoun-bazi, jeu de sang : on s’injecte une dose, on retire le sang de la même veine pour se le réinjecter immédiatement. Selon les deux jeunes spécialistes interrogés, c’est l’effet garanti.
Selon l'Onu, l’Iran a la plus grande population d’héroïnomanes et d’opiomanes au monde, estimée entre 5 et 6 millions de drogués. Parmi ces toxicomanes, 16% à 21% sont des consommateurs de drogues injectables. Sida ou non, les mêmes seringues usagées se partagent les bras couverts de plaies.
Environ 10% des drogués sont des femmes. Celles-ci doivent immanquablement se prostituer pour se procurer leur dose d’héroïne ou autres drogues injectables.
Différents types de drogue :
- La cigarette : Les Iraniens consomment actuellement quelque 60 milliards de cigarettes par an.
Khamenei, le guide suprême de l'Iran montre le bon exemple. Ce toxico écrit sur son site internet : « Conformément à la jurisprudence chiite, chaque musulman doit obéir aux ordres du wali al-faqih ». En d'autres termes, chaque musulman doit obéir à ses ordres.
L'Ayatu Shaytan Aboul Qasim Al Khoei fut également un sacré fumeur.
Ce toxico fut considéré comme le plus grand savant chiite du 20ème siècle.
Le libanais Musa Sadr, l'un des leaders Chiites des années 70.
Il disparait mystérieusement en Libye où il devait rencontrer Kadafi.
- L'alcool : Le produit le plus vendu par les pharmaciens iraniens est l’alcool à 90°. Apparement, il ne sert pas qu'à désinfecter les plaies.
- Résine de cannabis : Le Hashish est la drogue des mystiques, des poètes et des illuminés. Selon eux, « le Hashish est un don de Dieu car il apaise tous les désirs et rend indifférent à toutes les choses du monde. C'est bien cela : il procure le contentement. Vous pourriez placer une montagne d'or devant un hashashi - non seulement au moment où il fume, mais n'importe quand - il ne bougera même pas son petit doigt. Le hashish tue la peur et rend l'homme brave comme un lion. Et si un homme dépasse la crainte, il dépasse également le danger... » raconte un consommateur.
- L'opium : C'est la drogue traditionnelle des perses, celle des vieux sages et leurs fameuses pipes d'opium. Voici le témoignage de Muhammad Asad, dans son livre « Le chemin de la Mecque » lorsqu'il visita la ville de Kirmanshah :
« Dans une maison de thé, quelques hommes de la classe ouvrière étaient assis sur des nattes, peut-être des artisans, des manoeuvres ou des caravaniers, serrés autour d'une cuve de fer remplie de charbons ardents. Ils faisaient circuler parmi eux deux pipes à longs tuyaux avec des fourneaux ronds de porcelaine. L'odeur douceâtre de l'opium était dans l'air. Ils fumaient en silence. Chaque homme prenait quelques bouffées profondes et passait la pipe à son voisin. Et alors je constatai ce que je n'avais pas observé auparavant : en très grand nombre les gens fumaient l'opium, certains publiquement, d'autres moins. Le boutiquier dans sa niche, le fainéant sous la porte cochère d'un caravansérail, le chaudronnier dans son atelier pendant un moment de répit : tous fumaient, tous avaient le même visage absent, un peu fatigué, qui regardait un espace vide avec des yeux ternes ...
Dans tout le bazar des vendeurs offraient des pavots frais et verts à gros boutons que l'on consommait apparemment sous cette forme, ce qui représentait une manière relativement douce de prendre l'opium. Même les enfants en mangeaient les graines dans les embrasures de portes et aux coins de rues. Deux ou trois de ces enfants se partageaient cette friandise avec des égards d'adultes les uns envers les autres, sans égoïsme puéril, mais non plus sans joie ou vivacité enfantine. Mais comment en aurait-il été autrement ? Dès leur âge le plus tendre, on leur donnait à boire une lourde décoction de graines de pavot chaque fois qu'ils pleuraient et importunaient leurs parents. Quand ils avaient grandi et commençaient à flâner dans les rues, les limites entre la quiétude, la lassitude et la gentillesse étaient déjà effacées en eux.
Et je sus alors ce qui m'avait tant impressionné quand je considérai pour la première fois les yeux mélancoliques des Iraniens : c'était le signe d'une destinée tragique. J'eus le sentiment que l'opium leur appartenait de la même manière qu'un sourire souffrant appartient au visage d'une personne qui souffre. Cela faisait partie de leur gentillesse, de leur lassitude intérieure ; cela faisait même partie de leur grande pauvreté et de leur grande frugalité. Ce n'était pas tant l'expression d'un vice, mais peut-être était ce pour eux aussi une aide. Une aide contre quoi ? Etrange pays de questions... »
- La Cocaïne et l'Héroïne : Ces drogues sont consommées par les jeunes iraniens. Elles sont apparues sur le marché lorsque les Talibans afghans avaient arrêté la production d'opium dans les années 2000.
- Crystal Meth : C'est la drogue qui provoque la défonce totale pour les toxicos durs d'Iran. Il est fait à partir de la méthamphétamine pure à 80%. C’est un euphorisant et il se présente comme du verre brisé. Il provoque des pertes de dents, une inflammation de la peau, une léthargie (vie au ralentie), une perte de poids, des hallucinations et la paranoïa.
Les principales causes qui amènent les Iraniens à consommer de la drogue sont :
- La pauvreté : 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
- Le chômage : 25% des iraniens sont au chômage.
- L’ennui de la jeunesse et le manque d'espérance en une vie meilleure.
- Eclatement familiale (mariage temporaire, mise au monde d'enfants non désirés, vagabondage des orphelins, mise à la porte des adolescents drogués par leurs propres familles, divorces, filles fugueuses...)
- Baisse de la pratique religieuse de l'ensemble de la société iranienne.
« Vous n’avez pas de travail, vous n’avez pas de famille, vous n’avez pas de distraction. » raconte un drogué Iranien « Pour quelques heures au moins on oublie tout. »
Officiellement, les trafiquants de drogues sont pendus en Iran. Mais pour beaucoup d’Iraniens, les drogues sont tellement faciles à se procurer qu'il est impossible que le gouvernement des mollahs n’y soit pas mêlé. Il est également surprenant que les tarifs chutent à chaque contestation massive du peuple. La drogue est elle un des leviers aux mains des Ayatullahs pour faire taire le peuple et contenir les protestations ?