Les Tarawihs sont des prières nocturnes accomplies en groupe à la mosquée durant le mois de Ramadan. Ces prières de nuits sont très populaires ; elles sont pratiquées dans le monde entier excepté en Iran. En effet, la secte des Chiites Rafidiths considère les Tarawihs comme une innovation formellement interdite.
Les Tarawihs sont ils une pratique licite ou illicite ? La réponse est évidente, mais les Chiites Rafidhites essayent de semer le doute par leur ruse. Nous allons voir comment et pourquoi.
- Le Prophète a-t-il interdit les Tarawih ?
Zayd bin Thabit rapporte : « Pendant le ramadan, le Prophète se fit une cellule – je crois bien, dit Bosr, rapportant ce hadith, que Zaïd ajouta : « avec une natte » - Il y fit la prière pendant quelques nuits. Un certain nombre des compagnons du Prophète ayant suivi sa prière, celui-ci, dès qu’il s’en aperçut, resta assis (et cessa de se montrer). Puis il alla vers ses compagnons et leur dit : « Je connaissais bien les sentiments que votre conduite m’a manifesté. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. »
Un second Hadith complète le premier :
‘Aïcha rapporte : « Une certaine nuit, l'Envoyé de Dieu fit une prière à la mosquée et les Musulmans firent la même prière. La nuit suivante, il fit de nouveau cette même prière et ils l'imitèrent. A la troisième et quatrième nuit, les fidèles se rassemblèrent (pour faire cette prière) mais l'Envoyé de Dieu ne se rendit pas à la mosquée. Le matin de la quatrième nuit, il leur dit : "J'ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m'a empêché de vous rejoindre, c'est que j'ai craint que cette prière ne devienne une obligation pour vous". » (Moslim).
En d'autres termes, la principale raison pour laquelle le Prophète a ordonné aux compagnons de prier chez eux, était la crainte que ces prières de nuits à la mosquée deviennent obligatoires, et qu'Allah révèle des versets à leur sujet. Ces trois hadiths qui suivent nous le confirment.
‘Aïcha : « Le Messager de Dieu s’abstenait de faire des actes de dévotion surérogatoires, alors qu’il en avait envie, de peur que les gens ne les fassent à sa suite et qu’elles ne leur deviennent obligatoires ». (Bukhari)
Abu Hurayra rapporte : Le Prophète a dit : « Si je ne craignais d’en imposer trop à ma communauté, je leur aurais ordonné l’usage du siwâk avant chaque prière ». (Bukhari)
Abou Hourayra rapporte : Le Prophète fit un sermon et dit : « Ô Gens ! Allah vous a prescrit le Hajj. Faites-le ». Un homme lui demanda : « Est-ce chaque année, Ô Messager d’Allah ? » Le Prophète se tut jusqu’à ce que l’homme répétât trois fois la même question. Le Messager d’Allah lui dit alors : « Si je disais oui, cela deviendrait pour vous une obligation et vous n’en seriez pas capables ». Puis il ajouta : « Tant que je me tais sur une question, ne m’interrogez pas dessus. Ceux qui étaient avant vous ne doivent en effet leur perte qu’à leurs nombreuses questions et à leurs divergences avec leurs prophètes. Quand je vous ordonne quelque chose, faites-en ce que vous pouvez et quand je vous interdis une chose, abstenez-vous en ». (Muslim)
On peut voir dans ces hadiths que le Prophète craignait de surcharger la communauté et il n'imposait pas ce que les musulmans ne seraient pas capable de faire. Dans le hadith qui suit, il est rapporté que le Prophète dirigea les prières de Tarawihs par intermittence à la fin du mois de ramadan.
Abu Dharr rapporte : « Nous jeûnions en compagnie du Prophète pendant le mois de ramadan. Avant qu'il reste sept (nuits pour que le mois se termine), il ne dirigea pas de prière (de nuit) pour nous pendant tout le mois. (La septième avant-dernière nuit), il dirigea la prière pour nous jusqu'à un tiers de la nuit. La sixième avant-dernière nuit, il ne dirigea pas la prière pour nous. La cinquième avant dernière nuit, il dirigea la prière pour nous jusqu'à la moitié de la nuit ; je lui dis : "Messager de Dieu, si tu nous donnais plus en prière de cette nuit !" Il dit : "Lorsque quelqu'un accomplit la prière avec l'imam jusqu'à ce que celui-ci s'en retourne, cela lui est compté comme prière de (toute) une nuit." La quatrième avant-dernière nuit, il ne dirigea pas de prière pour nous. La troisième avant-dernière nuit, il réunit les siens, ses épouses et les gens, et dirigea la prière pour nous jusqu'à ce que nous craignîmes manquer le repas d'avant l'aube. Puis il ne dirigea pas de prière pour nous le reste du mois » (Abu Daoud 1375, at-Tirmidhi 806, an-Nasa'i)
- Argument Chiite : les Tarawihs ne se pratiquaient pas durant le Califat d'Abu Bakr
Le Calife Abou-Bakr, une fois au pouvoir, s’est vu extrêmement occupé par les expéditions contre les tribus qui apostasièrent après la mort du Messager. Celui-ci, en plus de cette grande occupation, ne fût Calife que durant deux petites années.
Donc ce n'est pas parce que les Tarawihs n'étaient pas pratiqués durant le califat d'Abu Bakr, que ce dernier les aurait désapprouvés.
- Argument Chiite : Omar a créé une innovation
Abder Rahman bin ‘Abdul Qâri a dit : Une nuit, pendant le Ramadân, j’allais avec ‘Omar ibn El Khattab à la mosquée. Les fidèles étaient en groupes dispersés. Ici un homme faisait sa prière pour son propre compte, ailleurs un homme dirigeait la prière de son groupe. ‘Omar dit alors : « Il me semble que si je réunissais tous ces gens là sous la direction d’un seul lecteur cela serait plus convenable. » Alors, mettant son dessein à exécution, il les rassembla sous la direction de Ubay ibn Ka’b. Une autre nuit, je sortis également avec ‘Omar. Les fidèles priaient sous la direction de leur lecteur. « Quelle excellente innovation, s’écria ‘Omar. Ceux qui dorment sans faire cette prière font mieux que ceux qui se lèvent pour la faire. » Il voulait dire : à la fin de la nuit. Et les fidèles firent cette prière au début de la nuit ». (Bukhari)
Par ce hadith, les Chiites Rafidiths interprètent qu'Omar a créé une innovation, alors que les savants musulmans sont unanimes pour dire qu'Omar n'a fait que revivre une Sounna pratiquée du vivant Prophète.
En effet, le Prophète avait pratiqué parfois cette prière en groupe, et s'il avait refusé de l'accomplir en groupe toutes les nuits du ramadan, ce n'était que par crainte de la venue d'une révélation divine déclarant qu'il était désormais obligatoire de l'accomplir en groupe, comme nous l'avons dit plus haut.
Or, la révélation divine était désormais interrompue depuis le décès du Prophète, il était donc possible d'accomplir cette prière en groupe chaque soir.
Omar institua cela un peu plus de trois ans après le décès du Prophète. Et il fit écrire à toutes les villes musulmanes leur demandant d'instituer l'accomplissement de cette prière en groupe.
- Les Tarawihs à l'époque de 'Ali
Les Tarawihs se pratiquaient également à l'époque du Calife 'Ali. Il est rapporté que les musulmans accomplissaient 20 unités de prières à la mosquée de Kufa.
Dans les livres Sunnites, 'Ali invoquent Dieu en faveur d'Omar :
« Qu'Allah Ta'ala illumine la tombe de Omar, comme il a illuminé nos Mosquées » (El-Moughni 1/457)
Dans les livres Chiites, la secte invente que 'Ali a peur d'interdire les Tarawihs car les gens se retourneraient contre lui :
« Les Califes avant moi ont intentionnellement pratiqué des actes dans lesquelles ils allaient contre le Messager de Dieu (s). Ils ont rompu les promesses (qu’ils avaient fait avec le Messager) et ont changé la Sunnah du Messager de Dieu (s). Si (aujourd’hui) je demande aux gens de laisser ces innovations et de restaurer les choses comme au temps du Messager de Dieu, mon armée se rebellera et m’abandonnera, et je me retrouverai seul, avec mes Shiias qui reconnaitront mes vertus et mon rang (...) Si j’ordonne aux gens de se réunir uniquement pour les prières obligatoires pendant le Ramadan, et que le rassemblement dans les prières surérogatoire est une innovation, alors tous ces gens diront que la Sunnah de Omar a été changé." Rudhutul Kafi, Sermon de Al-Fatan wa Al-Bidah, page 59
Dans ce texte, les Chiites Rafidiths disent qu'Ali condamne les innovations d'Omar. Or pendant le califat d'Omar, Ali était son juriste et il n'a donné aucun avis défavorable aux Tarawihs.
Abd Allah Ibn Mas'oud a dit : « Ali Ibn Abu Talib était l'homme le plus savant de Médine en matière de jurisprudence. » (Ibn 'Asakir)
Le Calife Omar se référait toujours à Ali dans les affaires litigieuses et difficiles. Il avait l'habitude de dire :
« Qu'Allah me préserve d'être confronté à un litige si Abu Hassan n'était pas présent. »
« Je jure que c'est toi (Ali) qui me dit toujours la vérité sur ce que je dois faire... »
« Si Ali n'était pas là, 'Omar aurait couru à sa perte ! »
Les Chiites rapportent également : L'Emir des Croyant ('Ali) a interdit à la population de Kufa d'effectuer les prières de Tarawihs qui ont été inventé comme innovation après la mort du Prophète. Un groupe d'homme a protesté contre l'Emir des Croyant. Lorsque l'Imam Hassan est venu vers 'Ali, ce dernier lui dit : "Que sont ces cris ?" Il répondit, "ils protestent (contre l'interdiction des Tarawihs)". L'Emir des Croyants dit "Annonce leur qu'ils peuvent prier". Wasa'el al-Shi'a, volume 8, page 46, and Jawaahir al-Kalaam, volume 13, page 143
Donc les Chiites affirment qu'Ali a autorisé les tarawihs dans sa ville de Kufa uniquement à cause des protestations des gens. Or, si une chose est clairement interdite, il n'est pas permit à l'Emir de l'autoriser quelle qu'en soit la raison et les conséquences. Par conséquent, les propos rapportés par les Chiites sont des mensonges.
- Peut-on effectuer des prières surérogatoires en groupe à n'importe quelle nuit de l'année ?
Ibn 'Abbas rapporte : « J'ai passé une nuit chez ma tante Maymuna (femme du Prophète), fille de Harith, et je lui ai dit : réveille moi lorsque le Messager de Dieu débutera sa prière (de nuit). Elle me réveilla lorsque le Messager de Dieu se leva pour prier. Je me tenais à sa gauche. Il a pris ma main pour me placer à sa droite, et lorsque je commençais à m'assoupir, il me prenait par l'oreille (pour me réveiller). Il (le narrateur) dit : Il (le Prophète) a effectué onze raka'at. Ensuite il s'est allongé et enveloppé de son manteau, puis il s'est endormi profondément jusqu'à entendre sa respiration. Et quand l'aube apparut, il a effectué deux courtes raka'ats (Fajr). » (Sahih Muslim)
Hudhayfa ibn al-Yaman rapporte les propos suivants : Une nuit, je priai avec le Prophète . Il commença sa récitation par la sourate La Vache. Je pensais qu'il allait s'incliner après avoir récité cent versets, mais il poursuivit. Je pensai alors qu'il la réciterait entièrement en une raka'a mais il poursuivit sa récitation et entama la sourate Les Femmes jusqu'à la fin et enchaîna avec la sourate La Famille de 'Imran qu'il lut entièrement. Il récitait lentement et en articulant bien. Lorsqu'il lisait un verset parlant de la glorification de Dieu, il Le glorifiait (subhan Allah). Quand il arrivait à un verset contenant une requête adressée à Dieu, il la Lui adressait; lorsqu'il lisait un verset demandant la protection de Dieu, il faisait cette demande (a'udhu bi-Lah). Il s'inclina ensuite et dit : « Gloire à mon Seigneur le très Grand! » (subhana rabbiya l-'azim) Il s'inclina aussi longuement que lorsqu'il était debout, puis il dit : « Dieu entend celui qui Le loue. Seigneur! A Toi les louanges ! » (sami'a Lahu liman hamidah, rabbana wa laka l-hamd) Puis il se redressa et resta dans cette attitude aussi longtemps qu'il était resté incliné. Il se prosterna ensuite et dit : « Louange à mon Seigneur le Très-Haut ! » (subhana rabbiya l-ahla) Il demeura prosterné presque aussi longtemps qu'il était resté debout. (Bukhari & Muslim)
« Ton Seigneur sait, certes, que tu (Muhammad) te tiens debout moins de deux tiers de la nuit, ou sa moitié, ou son tiers. De même qu´une partie de ceux qui sont avec toi. Allah détermine la nuit et le jour. Il sait que vous ne saurez jamais passer toute la nuit en prière. Il a usé envers vous avec indulgence. Récitez donc ce qui [vous] est possible du Coran. Il sait qu´il y aura parmi vous des malades, et d´autres qui voyageront sur la terre, en quête de la grâce d´Allah, et d´autres encore qui combattront dans le chemin d´Allah. Récitez-en donc ce qui [vous] sera possible. Accomplissez la Salat, acquittez la Zakat, et faites à Allah un prêt sincère. Tout bien que vous vous préparez, vous le retrouverez auprès d´Allah, meilleur et plus grand en fait de récompense. Et implorez le pardon d´Allah. Car Allah est Pardonneur et Très Miséricordieux. » (Coran 73.20)
Selon Abu Hurayra et Abu Sa'id, le Prophète a dit : « Lorsqu'un homme réveille son épouse la nuit, qu'ils prient deux raka'at ensemble ou séparément, ils comptent parmi celles et ceux qui invoquent souvent Dieu. » (Abu Dawud)
Conclusion :
- Les prières de Tarawih ne sont pas obligatoires mais surérogatoires. Celui qui souhaite prier à la mosquée, peut y venir prier, celui qui préfère prier chez lui, peut le faire. Chacun selon sa volonté.
- Il est préférable d'effectuer les prières surérogatoires en général à la maison, mais il est préférable de venir les accomplir à la mosquée plutôt que de n'accomplir aucune prière nocturne chez soi.
- Les Tarawihs sont souvent précédés ou suivis de cours ou d'exortations profitables. La recherche du savoir et la compréhension de la religion est une obligation pour les musulmans, surtout pour les femmes qui de nos jours ont un manque d'enseignement religieux.
Les principales raisons pour lesquelles les Chiites détestent les Tarawihs sont :
- C'est une sunna qui a été revivifié à l'initiative d'Omar, et les Chiites le détestent car c'est lui qui a conquit la Perse (Iran).
- Les prières de nuits sont des charges très lourdes pour les hypocrites ; ainsi en Iran, les Ayatullahs ne dirigent pas de prières à la mosquée, ils demandent à chaque chiites de prier chez lui. Pour ces Ayatullahs, les tarawihs sont une innovation, toute innovation est une déviation, et toute déviation conduit vers l'enfer.
L'Imam Kahtani a dit : « Allah Ta'ala n'a pas fait du Tarawih une chose détestable, sauf pour les adorateurs du feu, et le parti de Shaytane. » (An-Nouniya)
Pour conclure, Abu Hurayra rapporte que le Prophète a dit : « Quiconque veille pieusement les nuits de ramadan avec foi et sincérite, se verra pardonner tous ses péchés passés. » (Muslim)